Au plus actif de l’économie : ce qu’enseigne la mémoire du « christianisme social »

mars 8, 2012 dans kulture, l'atypik par admin

breughel1-1024x733- Qu’est-ce qui est plus actif que l’action même ?

– Ce qui fait agir.

 

L’alliance très pragmatique, très créative, entre les traditions religieuses et la question sociale s’est bien sûr faite sur l’idée que le mieux « vient » comme un « règne » de justice. Et cela a pu nourrir, certes, l’illusion de « la foi dans le progrès ». Or on réduit la conviction sociale et solidaire, et ce qu’elle incite à entreprendre, si on ne regarde que cet aspect un peu littéral – qui n’a pas résisté aux désillusions économiques et politiques du 20è siècle. Plus fortement que le « progrès » ou que « la foi dans le progrès », un étrange ressort travaille la conviction créative que la finalité du « social », c’est le lien qui fait les humains : que nous le voulions ou non, nous sommes socialement constitués les uns par les autres. Et cet étrange ressort est à la fois bien plus fragile et bien plus résistant que « la foi dans le progrès », c’est ce que le philosophe allemand Ernst Bloch a appelé Le principe espérance :


La vie de tous les hommes est sillonnée de rêves éveillés dans lesquels entre certes une part de fuite insignifiante, alanguissante aussi, dont les imposteurs savent tirer  parti. Mais il s’y trouve autre chose, qui stimule, qui empêche que l’on s’accommode à l’existant néfaste et que l’on renonce. Cette autre partie a l’espoir pour noyau et elle peut être instruite.

Introduction au Principe espérance, 1954 – 1959 (traduit en 1976, Paris, Gallimard)


Article entier (Isabelle Ullern© Mars 2012 pour Latypik.eu) – PDF