Vade-mecum éthique de l’économie solidaire

mars 9, 2012 dans éthik, l'atypik par admin

324234597pxPompejanischerMalerum60vChr001[Vade -mecum est un mot composé à partir du latin médiéval. On le trouve utilisé en français dès avant la Renaissance. Il  signifie littéralement « ce qui va (vade) avec moi (me cum) »  et désigne, dans la langue française, un petit ouvrage commode qu’on emporte partout sur soi.]

L’économie contemporaine a été enrichie par le renversement de ses valeurs : l’éthique en est le fondement parce que l’activité est toujours humainement vécue. En cela seulement, mais nécessairement, elle est significative et indique le sens humain, la signification culturelle vive de la vie humaine.

Cet article sera enrichi peu à peu : chaque mot en majuscule, à la fin de cette page, renvoie sur un bref article en lien. Ces différents liens, peu à peu, proposeront « un vade-mecum éthique de notions fortes de l’économie solidaire ».

La particularité des notions de l’économie solidaire dans le monde des théories et des pratiques économiques, c’est qu’elles ne sont pas exclusivement méthodiques ou scientifiques. Elles ne se contentent pas d’indiquer le réel ou des processus objectifs. Elles ne servent pas seulement à gérer, réguler, mesurer et prévoir les mouvements de l’activité économique de pays, de sociétés, d’entreprises ou de réseaux commerciaux et financiers.

Les notions fortes de l’économie solidaire sont pensées et voulues par leurs auteurs et par ceux qui s’en inspirent pour révéler et pour promouvoir les valeurs de choix et de développement humains que l’activité d’échanges et de productions matérialise profondément dans le monde, considéré à partir de toutes ses formes de vie humaines sociales : organisées et sensées.

Vous trouverez principalement, dans ce vade-mecum (que nous souhaitons voir « aller avec qui s’en inspirera »), des notions issues de la pensée d’Amartya Sen.

 Amartya Sen est d’abord connu en tant qu’économiste indien. Il fut, enfant, témoin direct de la grande famine du Bengale, en 1946. Et, à le lire, cette tragédie l’a si profondément marqué que sa théorie économique est entièrement élaborée comme une réponse à la question de la misère et de la pauvreté : pour Sen, la question de la pauvreté n’est pas autre chose qu’une question vécue et une question de responsabilité sociale, c’est-à-dire de responsabilité portée par les humains dans leur socialité. Pour lui, penser l’économie ne constitue pas une question en soi théorique, elle ne vise pas à proposer seulement une théorie de la société ancrée sur l’activité. Non, l’économie, selon lui, est de part en part une question morale.

En cela, Amartya Sen se replace en prise directe avec la naissance européenne de l’économie moderne, en Ecosse : dans la pensée de Adam Smith (1723 – 1790). Lorsqu’il reçut le prix Nobel en 1998, c’est la première fois qu’un économiste issu du dit « Tiers Monde » était honoré à un niveau cosmopolitique. Sa pensée, fortement inscrite dans les débats économiques actuels, a renouvelé bien des critères d’évaluation et de mesure économiques au niveau même de l’ONU. Né en 1933, au Bengale avant la partition de l’Inde, aussi grand lecteur d’Aristote et de Kant que de ses collègues en sciences économiques, politiques et sociales, Amartya Sen se révèle finalement avoir écrit une œuvre véritablement philosophique.

Armatya Sen est donc pleinement un philosophe contemporain. Indien, de langue anglaise, par son œuvre, qui assume toutes les particularités biographiques et culturelles de son auteur, il ré-inscrit décisivement l’économie moderne (et « post-«  ou « sur-moderne ») dans la vie active, l’histoire (aussi à venir) et la force particulière de la pensée humaine : une pensée toujours vécue, toujours tendue entre l’acte et la parole, devant servir en partage commun toujours, à travers soi pour la survie de l’autre.

 

L’INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN

 

© IU pour L’Atypik, mars 2012