L’IDH : plus humain que le PNB

juillet 12, 2013 dans éthik, l'atypik par admin

RTEmagicC_pytha.jpgL’indice de développement humain

Dans une contribution spéciale au Rapport mondial sur le développement humain (1999), Amartya Sen commente le nouvel indice proposé par un autre économiste, Mahbub ul Haq, auteur principal de ce rapport : l’indice de développement humain, autrement nommé l’« IDH ».

L’enjeu, pour ces deux économistes, est tout simplement, mais très fortement de remplacer « en un seul chiffre », la mesure dominante du développement : le fameux « PNB ».

Le PNB mesure trop exclusivement « l’opulence économique ». Il présuppose, donc il impose une conception technocratique de l’activité humaine.

A la différence, l’IDH veut changer les mentalités et les façons de faire : il sert à ramener toute la complexité humaine et sociale de la misère et du développement au cœur de l’attention politique et cosmopolitique la plus soucieuse de mesurer objectivement l’évolution actuelle des sociétés dans le monde, à partir de la « vie active » des personnes.

L’IDH repose sur trois composantes distinctes, toutes focalisées sur la vie courante des personnes : l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le revenu par habitant.

Cette attention empiriquement centrée sur les parcours de vie, reconsidéré comme représentant « le développement humain » reconduit, au cœur rationnel des mesures économiques, une part plus vaste mais aussi infiniment complexe de la réalité concrète dont se fait la vie humaine. L’économie, en cela, se montre bien l’activité humaine qu’elle est, au sens plein de l’agir : un agir intelligent, une réflexion de l’action ancrée dans l’action, où le choix de vie possible, et légitime, de tout un chacun se trouve reconsidéré.

A partir de cela, on voit que bien d’autres notions sociales et politiques sont à reconsidérer : qu’est-ce que la liberté compte tenu de l’économie ? Qu’est-ce que la société envisagée sous l’angle de l’économie ? En quoi l’économie, dont nous sommes tous convaincus qu’elle est une science complexe à établir et à utiliser, est-elle une science morale, d’une part ? une science dont se servir pour l’action sociale et politique d’autre part ?…

 

Cet article fait partie du Vade-mecum éthique de l’économie solidaire proposé par L’Atypik.

 

L’équipe de rédaction de L’Atypik